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12.02.2025Heureux et motivé, William Besse rejoint le team des Mondiaux de Crans-Montana

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Champion hors pair, mais toujours souriant et accessible, le Bagnard endosse un nouveau rôle: il est sera directeur d'épreuve des Mondiaux en 2027 et adjoint pour les Coupes de monde de cette année 2025. Entre passion intacte et enjeux cruciaux, il partage son regard sur la santé des athlètes, mais aussi sur l’avenir du ski. Confiant dans l'impact des Championnats du monde, il s'enthousiasme: «Ces pistes fantastiques, ces paysages uniques… Le ski a encore de beaux jours devant lui à Crans-Montana et dans tout le canton.» Il est convaincu que les Mondiaux laisseront un héritage durable pour la région.


Il y a eu le grizzly intrépide qui dévalait les pentes plein pot, pleins risques. Il y a eu le champion aux 14 podiums de Coupe du monde et cinq titres nationaux. Le magicien sans faute, victorieux du Lauberhorn (Wengen), de la Saslong (Val Gardena), de la Birds of Prey (Vail/Colorado) et de Panorama (Colombie-Britannique/Canada), quatre descentes où ne triomphe pas qui veut! Et puis, durant plus de dix ans, le William Besse consultant TV, peut-être même le meilleur du genre à l’époque moderne.

Aujourd’hui, à 57 ans, Wils de Bruson, le Bagnard sans peur et sans reproche, nous revient en top forme dans un nouveau costume international qui lui va comme un gant: futur chef de course de la Coupe du monde à Crans-Montana, et surtout, des Mondiaux 2027.

Une résurrection? Un miracle? «Certains jours, il y a quelque chose de cela, sourit William. Tout ce que je vis, c’est du bonus! Voilà deux ans déjà, par suite d’une maladie auto-immune, les médecins ont en effet dû pratiquer une greffe du foie. J’ai eu la chance de pouvoir en bénéficier, mais retrouver mes sensations n’avait rien d’une promenade de santé. Je pense être à présent à 80% de ma forme. Je suis très heureux et motivé de rejoindre Didier Défago et ses équipes à Crans-Montana. Cette année, je suis là pour apprendre. L’an prochain, je serai seul aux commandes pour la grande répétition des Championnats du monde. Et puis, on sera déjà en 2027 où, sous les yeux de toute la planète, on n’aura aucun droit à l’erreur!»


Une responsabilité majeure

Que dire de sa fonction au sein du tram des Mondiaux? «Il s'agit de responsabilité de tout ce qui se passe sur la piste le jour J, explique Wils. À commencer par la sécurité. Le chef de course fait partie du jury, des quatre ou cinq décideurs en charge de la régularité de la compétition. Il faut gérer tous les types de filets de sécurité et de matelas, les zones de dégagement, contrôler qu’il n’y ait pas de "lisseurs" sur le parcours, organiser un éventuel sauvetage et l’application des premiers soins en cas de blessure, être attentif aux conditions météorologiques (brouillard, précipitations, températures trop élevées, etc.), voire parfois décider du report ou de l’annulation d’une épreuve. C’est une responsabilité majeure à prendre très au sérieux.»


Plus des skis, mais des F1

La sécurité est sur toutes les lèvres cette année dans le Cirque Blanc, avec une véritable hécatombe de blessures et même d’évacuations par hélicoptère. William Besse porte un œil acéré sur une situation qu’on peut qualifier de crise: 

«Cet hiver, c’est la folie. On est très au-dessus de la moyenne des accidents. Et il y a plusieurs raisons à cela.» 

Il développe: «Les pistes elles-mêmes, tout d’abord. En 2025, l’élite des descendeurs est habituée à avoir des pistes extraordinaires, pas des champs de bosses dangereux comme à mon époque. Et qui dit billard, piste ultra-lisse, dit recours à l’eau pour geler le tout et éviter que la piste ne marque au fil des passages. Descendre à fond sur un tracé entièrement verglacé augmente vraiment le risque de chutes.»

«Ensuite, poursuit Besse, il y a le matériel. Ce ne sont plus des skis que chaussent les champions, mais des Formule 1 super agressives sur la neige, très plates, avec des carres qui mordent tout de suite et qui emmènent le ski pas forcément où on voudrait. Les combinaisons, elles, ne laissent quasi pas passer l’air et accentuent donc encore la vitesse due au revêtement et à des lattes préparées comme jamais.»

Les solutions existent, estime Wils. «Il suffirait, par exemple, d’un nouveau règlement sur les combinaisons. Si elles laissaient passer le vent, le coureur passerait automatiquement de 130 km/h à 110! Si on régulait en plus le tombé de carres (en obligeant par exemple un minimum de 0,5 degré), je pense qu’on ne fausserait ni le spectacle ni la compétition, mais que le problème de l’hypervitesse serait en partie résolu.»


Un chalet au Canada

On sent que chez le Valaisan, la passion de la compétition est toujours là. «Quand j’ai arrêté, je brûlais d’envie de devenir entraîneur, mais c’est une vie de dingue, à deux cents à l’heure et sept jours sur sept. Si je voulais voir grandir mes enfants, il me fallait emprunter un autre chemin. Et je ne regretterai jamais mon choix!»

Aujourd’hui, à la belle saison, William Besse s’occupe de son entreprise de rénovation de chalets et de revêtement des sols. Et l’hiver, il est professeur de ski à Verbier. Quand il le peut, il profite du chalet qu’il a construit de ses mains au Québec, pile entre le lac Saint-Jean et le mont Tremblant: «J’aimerais passer plus de temps là-bas, c’est mon gros coup de cœur. Peut-être même trois ou quatre mois par an. Et puis, je voudrais aussi me perfectionner encore dans la sculpture sur bois, activité que j’adore.»


La chance de Crans-Montana

Quand on parle d’avenir, Wils se montre des plus positifs, que ce soit pour Crans-Montana ou pour le ski valaisan:

«Les nouveaux propriétaires américains des remontées mécaniques connaissent très bien le ski. De l’Amérique à l’Asie, ils sauront faire fructifier la publicité que les Mondiaux vont générer. Et puis, il y a ces pistes fantastiques, ces paysages uniques. Le ski a encore de beaux jours devant lui à Crans-Montana et dans tout le Valais!»

Côté sportif, le nouveau chef de course a également la banane: «Je fais partie du présidium de l'association Ski Valais. On a réorganisé le travail avec désormais une directrice unique, un seul chef alpin. Et on suit de très près nos jeunes. Les résultats se voient déjà, des U12 aux U16. Très important aussi, on a fait en sorte que le ski de compétition soit moins cher pour les parents. Le Valais sortira donc de nouveaux champions!»

Par Jean-François Fournier

Calendrier des épreuves:

20 février 2025 – Coupe du monde – Entraînement Descente
21 février 2025 – Coupe du monde – Entraînement Descente
22 février 2025 – Coupe du monde – Descente
23 février 2025 – Coupe du monde – Super-G 

Progamme des animations:

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