19.12.2019Développement régional (PDR): deux beaux projets dans le pipeline à Crans-Montana
Les projets de développement régional (PDR) visent à créer durablement de la valeur ajoutée dans le secteur agricole et à renforcer les collaborations pouvant exister entre l’agriculture et d’autres branches. Douze projets concernant plusieurs villages de la région de Crans-Montana ont été retenus pour examen. Coup de projecteur sur deux d’entre eux, liés à la viticulture.
Les projets de développement régional (PDR) visent à créer durablement de la valeur ajoutée dans le secteur agricole et à renforcer les collaborations pouvant exister entre l’agriculture et d’autres branches, à l’instar de l’artisanat, du tourisme ou de l’économie forestière. Ces projets peuvent en outre poursuivre des objectifs en rapport avec l’écologie et la culture. Ceux-ci sont soutenus par les Communes, les Cantons et la Confédération.
Le Chemin des Pressoirs
Serge Haymoz est vigneron encaveur à Loc. Avec plusieurs collègues des villages du coteau, il est à l’origine de la création d’une commission viticole intercommunale du PDR. Dans cette filière, trois projets sont à l’étude: le renforcement signalétique des caves (physique et virtuel), la création d’une Maison des vins et des terroirs, et la mise en valeur du chemin des pressoirs. À l’heure actuelle, c’est ce dernier projet qui semble être le mieux placé.
«Nous sommes partis de l’idée qu’il existe déjà un chemin des pressoirs à Ollon. Mais celui-ci est tombé en désuétude. Il doit être remis en état. Par ailleurs, à l’est, nous avons déjà un sentier viticole qui, du Musée de la vigne et du vin de Sierre permet de rejoindre le Musée de Salquenen.
En revanche, nous n’avons rien à l’ouest. Nous pourrions donc créer un chemin qui partirait de Château de Villa et qui permettrait de rejoindre le Château de Vaas. Un enchaînement logique. Mais il ne s’agirait pas d’un simple parcours champêtre ! Nous souhaitons concevoir un véritable itinéraire didactique sur le thème des pressoirs.
Sur le chemin remis en état, il serait ainsi possible de découvrir des installations d’époque mais aussi des constructions plus ludiques. Un moyen qui nous semble très efficace pour attirer des visiteurs et pour favoriser la découverte du très riche vignoble des communes du Haut-Plateau à travers une authentique approche culturelle. Ce serait finalement de la valeur ajoutée pour tout le monde ! Nous pensons répondre ainsi à toutes les exigences liées au PDR».
Pour Serge Haymoz, le renforcement signalétique des caves à travers la création d’une application virtuelle dédiée pourrait parfaitement s’inscrire dans ce projet.
En revanche, la création d’une Maison des vins et des terroirs est pour lui un projet autrement plus complexe. Selon le vigneron-encaveur, il faudrait tout d’abord mettre au point un concept innovant. «Hors de question de créer un musée de la viticulture. Il en existe déjà un à Sierre. Hors de question également d’en faire une œnothèque. Nous avons déjà le choix en la matière. Il faut donc réfléchir et continuer à travailler là-dessus, d’autant que nous pourrions d’ores et déjà disposer d’un emplacement».
Une distillerie à Valençon
Réhabiliter une distillerie située au cœur de Valençon: tel est le projet auquel se sont attelés plusieurs habitants du village et des alentours. Janine Rey-Siggen, Régis Bagnoud et Gauthier Rey ont décidé de se lancer dans cette aventure il y a quelque temps déjà. Avec le PDR, ils ont incontestablement trouvé un «allié»!
Chimiste de profession, spécialisée dans le domaine alimentaire, Janine Rey-Siggen évoque le passé avec un brin de nostalgie:
«Autrefois, on distillait partout. Cette activité était liée à la vie des villages. Puis la tradition s’est un peu estompée. C’est pourquoi il me semble très pertinent d’avoir la possibilité de remettre une distillerie en activité, aussi modeste soit elle. Nous pourrions préserver - voire relancer - un vrai savoir-faire avec la possibilité de distiller à façon (pour les autres), mais aussi d’initier tous ceux pouvant s’intéresser à cette pratique. Il y a là une vraie dimension pédagogique.»
La distillerie de Valençon date de 1861. Elle a sans doute été opérationnelle durant plus d’un siècle. Puis ses derniers exploitants ont tourné la page. Fin de l’histoire autour des années septante, comme dans de nombreux villages en Valais.
Les propriétaires actuels de la bâtisse sont en parfait accord avec le projet en cours.
«Du coup, Il va falloir remettre le local en état et entreprendre les travaux indispensables à l’arrivée de l’eau et de l’électricité, précise Régis Bagnoud. Au total, entre la réhabilitation et les frais de fonctionnement, notre budget s’élève à 65 000 francs». Et d’ajouter: «Il faudra d’autre part respecter toutes les contingences administratives liées à la remise en fonction d’un alambic.» Avec son ami Gauthier, il a suivi d’ailleurs des cours pratiques en matière de distillation. «Tout ce qui concerne l’alambic, c’est l’affaire des douanes… Quant à ce que produit concrètement la distillerie, c’est le domaine du Service de la consommation et des affaires vétérinaires du canton. Tout cela est incontournable».
Dans l’attente d’un retour après présentation de leur dossier, les trois initiateurs du projet précisent encore que l’alambic de Valençon se situerait en fait sur le fameux Chemin des Pressoirs (Voir plus haut) et que cette situation serait incontestablement un «plus» dans l’élaboration d’un éventuel projet plus global.
Article extrait du magazine «Vue d’Ensemble»