12.03.2024Grand pas en avant pour le projet Lienne - Raspille qui sécurisera l'approvisionnement en eau
Ce 12 mars 2024 à Crans-Montana, une étape importante a été franchie avec la signature d'une convention entre la SA Lienne - Raspille et le WWF. Cette convention marque le début d'une collaboration ambitieuse visant à garantir l'approvisionnement en eau à l'échelle régionale, tout en préservant l'écosystème fragile des bassins versants de la Lienne et de la Raspille.
Le projet régional de gestion des eaux Lienne-Raspille couvre un territoire comprenant huit communes de Ayent à Varen en passant par Icogne, Lens, Crans-Montana, Noble-Contrée, Sierre et Salquenen. Le projet, novateur, répond à un besoin pressant, alors que la région connaît des sécheresses estivales de plus en plus fréquentes et une diminution alarmante des débits naturels des cours d'eau. Ces défis sont accentués par les effets du changement climatique, notamment la fonte précoce des neiges et le tarissement des affluents d'eau de fonte en été.
Une approche intégrée, avec trois volets principaux
- Assurer l'irrigation agricole en été Le stockage temporaire des eaux de fonte des neiges dans le barrage de Tseuzier permettra de garantir un approvisionnement suffisant en eau pour l'irrigation des terres agricoles pendant la saison estivale.
- Sécuriser l'approvisionnement en eau potable La mise en place d'un nouveau réseau de conduites permettra d'interconnecter les réseaux existants des communes partenaires, assurant ainsi un approvisionnement en eau potable fiable.
- Produire de l'énergie durable (hydroélectricité) Le turbinage des eaux avant leur utilisation pour l'irrigation permettra de produire de l'énergie renouvelable, contribuant ainsi à l'amortissement du projet et à la stratégie énergétique cantonale.
La signature de cette convention intervient après une série de négociations entre la société de gestion des eaux de la Lienne-Raspille (LRSA) et le WWF. «Nous avons demandé que soient pris en compte les enjeux liés à une utilisation économe de l’eau, ainsi qu’à une gestion de l’irrigation respectueuse des valeurs naturelles», souligne Marie-Thérèse Sangra, secrétaire régionale du WWF Valais.
Les deux parties se sont mises d’accord sur des conditions-cadre et ont convenu de mettre en place un groupe de travail pour leur mise en œuvre permettant la délivrance des concessions des aménagements hydroélectriques. Ces discussions ont abouti à une proposition commune, intégrant des mesures écologiques et des engagements concrets pour la préservation de l'écosystème local. «L’horizon s’éclaircit pour ce projet majeur, multifonctionnel et suprarégional, qui sécurisera l’approvisionnement en eau, de plus de 30'000 personnes et 1’000 hectares de surfaces agricoles. Avec sa réalisation, d’ici 2030, LRSA doit permettre de d’alimenter quelques 7'000 ménages en énergie renouvelable», mentionne Daniel Antille, président de Lienne-Raspille SA.
La convention aborde divers points essentiels, tels que les débits résiduels, le démontage de captages existants, la migration piscicole, les compensations agricoles et hydrologiques, ainsi que le monitoring et le suivi d'efficacité. Un groupe d'accompagnement supervisera la mise en œuvre de ces mesures dans le respect des engagements pris par les deux parties.
Dans le cadre de cette convention, le WWF s'engage à ne pas faire recours contre la décision d'octroi de concession, sous réserve du respect des conditions énoncées. Cette collaboration témoigne de l'engagement du WWF en faveur d'une approche constructive et efficace pour la protection de l'environnement.
La signature de cette convention marque le début d'une nouvelle collaboration dans le but de garantir la durabilité des ressources en eau et la préservation de l'écosystème unique des bassins versants de la Lienne et de la Raspille, auxquelles sont attachées dès l’origine du projet, par les communes porteuses du projet. Les engagements écologiques pris par Lienne-Raspille (LRSA) devront être concrétisés au moment du dépôt des demandes de permis de construire.