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17.04.2023Anthony Vuignier met en images Crans-Montana. Mais pas seulement…

Anthony_Vuignier_CransMontana

À 35 ans, Anthony Vuignier cumule les carrières de réalisateur, skieur free rider et comédien. Rencontre avec un homme de passions et de défis extrêmes pour qui la norme ressemble aux Douze Travaux d’Hercule.

Il était une fois un p’tit gars qui se retrouve sur des skis à Aminona, alors qu’il ne sait pas encore marcher correctement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce garçonnet a aggravé son cas en grandissant: parole d’Anthony Vuignier! «Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai skié à Crans-Montana. Quand je suis devenu adolescent, ça a tourné à l’obsession. Avec les copains, on n’attendait que le moment où finissait l’école pour mettre enfin les lattes!» L’école, ce n’est pas trop son truc: «J’ai fait un CFC de maçon, mais au fond de moi, je me voyais surtout comme skieur, et aussi, mais je n’osais le dire à personne, c’était un rêve omniprésent, comme… acteur! Et de fait, c’est le ski qui va m’ouvrir les portes du cinéma et de la réalisation…»


As des réseaux sociaux

Tout commence par les exploits d’une bande de potes qui se passent une caméra et se filment les uns les autres lorsqu’ils rident sur les pentes les plus spectaculaires, où quand ils s’éclatent au snowpark de Crans-Montana. «On postait nos délires sur notre vidéoblog, se souvient Anthony, et ça discutait beaucoup sur les réseaux. Le bouche-à-oreille battait son plein et la CMA nous a découverts, puis nous a demandé une vidéo promotionnelle. On la fait gratuitement ou peut-être contre un abonnement. Les drones n'existaient pas à l’époque, mais nous avons joué les pionniers et fixé une Go Pro sur une aile volante modèle réduit. Le résultat a été top. J’étais hyperenthousiaste: je sentais que je devenais peu à peu vidéaste, mieux, réalisateur.»

Anthony Vuignier va se lancer à fond, chaque hiver, dans ce qui était en train de devenir un vrai business, et ça marche: «Le free ride a connu un boom avec l’arrivée de grands sponsors, comme Red Bull, qui étaient friands d’images très spectaculaires. Moi j’ai eu de la chance de rencontrer au début du Covid Candide Thovex, l’homme qui a ridé même la Muraille de Chine, et de pouvoir le suivre avec mes caméras. Je l’ai même amené ici, dans notre snowpark de 100'000 m2 où l’on a fait des images fantastiques qui sont vues dans le monde entier. On ne le dit pas assez : Crans-Montana propose le plus beau snowpark des alpes suisses»


D'une marque de montre à… Largo Winch !

Anthony crée, pour une marque prestigieuse de montres, des clips sur les métiers rares, comme cordiste sur la via ferrata, près du pont à Farinet, ou patrouilleur chargé de déclencher les avalanches sur les hauts de Crans-Montana.

Plus récemment, avec des amis, il s’est retrouvé en Bulgarie et en tant qu’élément moteur d’une grosse production cinématographique, Largo Winch 3 (sortie en 2024), du nom du héros de fiction créé par le Belge Jean Van Hamme. «Il y avait l’équipe 1 avec les acteurs vedettes Tomer Sisley (Largo) et James Franco, raconte Anthony Vuignier, et l’équipe 2 avec tous les cascadeurs qui faisaient les scènes d’action. Nous, on était censé filmer l’équipe 2 sur nos skis tandis que les poursuites du team 1 étaient captées à motoneige. Chaque soir, le réalisateur, Olivier Masset-Depasse, regardaient systématiquement toutes les images du jour. Quand il a découvert ce qu’on pouvait faire en collant aux basques des cascadeurs à ski et avec notre caméra fixée sur un grand stabilisateur, on a soudain passé de l’équipe 2 à la 1. Une expérience incroyable, j’ai kiffé comme jamais ! Je ne suis du reste pas certain qu’on ait déjà filmé auparavant des poursuites en ski avec une caméra de cinéma et un gros stabilisateur en mains…»


«Mon quotidien? Un joyeux bordel!»

Cette passion, on la ressent aussi quand Anthony passe devant la caméra, ce qui complique beaucoup son agenda: «Pardonnez-moi le mot, mais mon quotidien est un joyeux bordel! L’hiver, priorité aux vidéos pros. Mais avec le retour des beaux jours, je retourne à Paris où se trouve mon agent, et j’enchaîne les castings. Tant pis si ce ne sont que de tout petits rôles, parce que j’accumule ainsi un maximum d’expériences.» Un mot-clé pour lui. «En Suisse, pays de la bien-pensance, on croit qu’il faut un diplôme d’acteur pour faire l’acteur. On ne fait pas confiance aux jeunes artistes. Dieu merci, ce n’est pas le cas en France où l’on juge sur pièces. Ça tombe bien pour moi: je suis davantage à mon aise dans le réel, la passion, le travail, alors la théorie et les papiers décrochés, je m’en fiche. Je considère d’ailleurs que faire du cinéma sans diplôme, c’est la plus belle de mes revanches!»

Le jeune premier n’a pourtant pas toujours la tête ailleurs. En effet, pour faire bouillir joliment sa marmite, il assure la création des contenus Instagram de Crans-Montana Tourisme & Congrès, les réseaux sociaux du Golf-Club Crans-sur-Sierre, et il a réalisé pour la Commune de Crans-Montana plusieurs vidéos de présentation du territoire, notamment les villages (à voir ici). «On a la chance d’avoir des villages extraordinaires sur le territoire communal, et j’ai adoré jouer entre le drone et la caméra au sol pour les présenter. Je suis sûr que, même chez nous, il y a encore des gens qui ne se rendent pas compte de la beauté de notre cadre de vie et de notre environnement.»