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17.06.2024«QoQa, c’est fou!». Rencontre avec Pascal Meyer, depuis Crans-Montana où il a posé quelques valises

Pascal-Meyer-QoQa

Jurassien heureux d’avoir posé quelques valises sur le Haut-Plateau, le créateur et patron du site communautaire QoQa veille sur 230 employés. «La station est magnifique: je ne lui vois pas de défaut!», lance notre interlocuteur.


Jurassien, 44 ans, Pascal Meyer dirige l’un des fleurons de l’e-commerce suisse, le site qoqa.ch. Un must sans comparaison possible sur le web. Pourtant, rien ne prédestinait le jeune chef d’entreprise à pareille réussite. Études standards, couronnées par une maturité commerciale, suivie par une formation accélérée de concepteur multimédia (deux ans au lieu de quatre). «Et puis, sourit notre interlocuteur, je me suis lancé dans la vie pratique sans tenir compte des diplômes. Cela correspondait davantage à mon caractère. Je me suis retrouvé dans un grand groupe international à Fribourg, confronté à toutes sortes de défis. J’ai appris à travailler avec des Polonais, des Chinois et d’autres nationalités encore. Ça m’a fait un bien fou de devoir jongler avec toutes ces mentalités, j’en suis sorti vraiment plus riche au sens philosophique du terme. »


Made in USA et made in Jura

La vie de Pascal Meyer va basculer au cours d’un voyage aux États-Unis: «J’ai découvert un site génial qui était articulé autour de ventes et d’offres flash. Cela m’a semblé un très bon plan. J’ai contacté les patrons de la société pour leur demander s’ils verraient d’un bon œil l’élargissement à l’Europe de leur clientèle. La réponse est tombée très vite, et elle était négative.»

Il en fallait plus pour décourager notre interlocuteur: «Fin 2005, je me suis lancé. Et durant trois ans et demi, j’ai géré qoqa.ch en parallèle de mon job dans l’informatique de pointe. Ça m’a permis de poser des fondations solides et de franchir les étapes progressivement. Nous, les Jurassiens (et c’est toute mon éducation), nous ne dépensons jamais ce que nous n’avons pas. Ce fut mon credo dans cette aventure. Moralité: je n’ai jamais eu recours à des investisseurs extérieurs au projet. J’ai démarré avec une simple Sàrl. Je crois qu’on peut dire que c’est l’exact opposé des projets d’entrepreneurs comme ils se conçoivent aujourd’hui.»


Au cœur de qoqa.ch, une vraie communauté

Quand il a conçu qoqa.ch, Pascal s’est certes inspiré d’un exemple américain, mais il y a ajouté une touche très personnelle qui fait tout le charme de son application: «Je ne me voyais pas développer le commerce d’offres flash et bon marché sans rapport à l’humain. J’ai donc voulu que mon approche se double d’un esprit de communauté, et que nos acheteurs puissent s’exprimer, donner leurs avis et autres conseils en toute transparence, et ce, du prix à la qualité réelle des produits proposés. Voilà qui fait toute l’originalité du site. On ne parle jamais de clients, mais de communauté!»


230 salariés et des univers à foison

L’entreprise de Pascal Meyer se démarque en couvrant presque tous les domaines commerciaux. Il parle de "verticales": «Nous avons des secteurs comme l’électronique (notre point fort), l’immobilier, les enfants, les vins, la gastronomie, les sports (chaussures, vêtements, accessoires), les voyages et la maison (meubles, décoration, etc.). De quoi satisfaire tout le monde.»

En chiffres, qoqa.ch, ce sont 85% d’usagers romands, pour 15% d’Alémaniques. «On a bien tenté une percée en France durant sept ans, mais elle s’est soldée par un échec, alors on se concentre désormais sur la Suisse qui est un marché très porteur; c’est largement suffisant».

Ce sont également 230 salariés hypermotivés que le fondateur couve avec bienveillance: «On aime s’amuser. Je fais une totale confiance à mes équipes. Pour prendre un exemple, je n’interviens jamais dans le choix des offres. J’ai assez de responsabilités à gérer pour ne pas ennuyer mes collègues.» 

Et de préciser: «Nous n’avons pas de concurrence sur le même modèle, mais cela n’empêche pas quelques rivalités. J’ai souvent remarqué que les "gros" du e-commerce baisse leurs prix au niveau des nôtres durant les vingt-quatre heures que durent nos offres, surtout dans le domaine de l’électronique…»

Encore un chiffre, impressionnant: «Durant le Covid, avec l’engagement à nos côtés du Canton de Vaud, de la Vaudoise Assurance et du Groupe Mutuel, notre entreprise a permis un investissement de 110 millions en faveur des commerçants locaux. Cela fait de nous une société pas comme les autres.»


Crans-Montana: très attractif !

Après avoir découvert Crans-Montana lors de vacances avec ses parents, Pascal Meyer y possède aujourd’hui un appartement où il vient dès qu’il parvient à s’échapper. «Ici, on a toutes les facilités d’une grande ville tout en étant à deux minutes de la nature. J’ai même débuté une initiation au golf pour suivre mes amis de la région.» À noter que, pour la petite histoire, le Jurassien regagne encore son canton d’origine à la belle saison pour y jouer dans une équipe de hockey in line.

«Le Haut-Plateau est aussi un centre d’intérêt pour nous, complète Pascal. En effet, il y a ici des possibilités de proposer de belles offres à notre communauté, dans l’hôtellerie, la gastronomie, le sport. Plus généralement, le Valais tout entier est une destination intéressante. Nous faisons affaire avec Crans-Montana, Verbier, Anzère, Zermatt, Saas-Fee. D’excellents partenaires! Et je ne vous parle même pas des vins valaisans de grande qualité que nous proposons régulièrement...»

Par Jean-François Fournier