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25.06.2024Championne de padel, Gaëlle Rey gère le Crans-Montana Sports Center

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À 30 ans, Gaëlle Rey, la championne de ce nouveau sport parti à la conquête du monde, a repris avec son conjoint David la gestion du Crans Montana Sports Center. «Nos trois terrains de padel couverts font de Crans-Montana un rendez-vous unique en Suisse romande!» Rencontre avec une passionaria qui a de la suite dans les idées.

Un beau jour de novembre 1994, Gaëlle Rey pointe le bout de son nez à Genève dans une famille très sportive. «Ma maman pratiquait le squash et l’athlétisme, mon père le football, ma sœur m’a initiée au tennis, mon cousin et mon oncle ont été champions suisses de volley, ma cousine est semi-professionnelle d’heptathlon, quant à mon grand-père, il a joué pour la Nati de football et même disputé la Ligue des Champions.» Ça ne surprendra donc personne d’avoir retrouvé fréquemment Gaëlle sur un court de tennis. «J’ai tapé dans la balle dès mes 4 ans, le plus souvent avec ma sœur Lucie. Et à partir de 10 ans, je m’y suis mise à fond. De 12 à 18 ans, je m’entraînais même quatre heures par jour.» Gaëlle Rey sera alors appelée en équipe nationale, avec un meilleur classement très encourageant de 15e Suissesse.


L’aventure américaine

Mais à 18 ans, les résultats ne suivent plus. «J’ai craqué mentalement, explique Gaëlle. Heureusement, grâce au tennis, j’ai obtenu une bourse d’études en Californie. Comme ma sœur d’ailleurs. J’ai passé quatre années fabuleuses là-bas. J’ai adoré la vie sociale sur le campus, moi qui en avais un peu manqué auparavant. Et puis, on voyageait pour les matches dans tous les États-Unis. Même jusqu’à Hawaii!»

Si la vie autour de l’université l’a séduite, Gaëlle Rey ne peut pas en dire autant de ses résultats sportifs: «J’ai a minima stagné, voire carrément reculé. De retour en Suisse, j’étais clairement en attente de quelque chose d’autre et comme souvent, c’est ma sœur qui m’a entraînée, en me proposant le padel, un sport qui se joue à deux en utilisant des techniques issues du tennis. On a donc très vite fait équipe.»


Une histoire d’hispanophones

Petit aparté historique. Le padel nous vient tout droit du Mexique et de son créateur, Enrique Corcuera. Vivant à Acapulco, il souhaite installer un terrain de tennis dans sa propriété, mais ne dispose pas de la place suffisante. Il décide donc de construire un terrain de tennis plus petit de 20 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur, qu'il entoure de murs pour éviter que les balles ne s'échappent. 

Le premier terrain de padel venait d’être créé en 1969.

En 1974, son ami espagnol, le prince Alfonso de Hohenlohe, lui rend visite et découvre donc ce nouveau terrain. Il tombe amoureux de ce jeu et décide de le ramener avec lui à Marbella. 

Le phénomène était lancé et ne s'arrêtera pas, conquérant aussi l'Argentine où l'on retrouve le plus grand nombre de pratiquants avec l'Espagne. Aujourd'hui, le padel ne cesse d'attirer de nouveaux adeptes. En Espagne, c'est le deuxième sport national derrière le football, avec trois millions de joueurs quotidiens. Il existe un circuit professionnel nommé Premier Padel, où vous pourrez admirer les meilleurs joueurs mondiaux (majoritairement composé d'Espagnols et d'Argentins). «Cette discipline est sérieusement en train de challenger des sports majeurs, enchaîne Gaëlle. Les terrains poussent comme des champignons.»


Championnes suisses

Revenons à ce club genevois où Gaëlle découvre le padel avec sa sœur. «Avec mon passé tennistique, j’ai eu tout de suite de la facilité et des bons résultats. La progression a été rapide, et notre duo a connu son summum en 2021 puisque nous avons été championnes suisses. Je suis actuellement N. 3 suisse et Lucie N. 4. On a fait les Championnats Européens avec l’équipe nationale, les Jeux européens de Cracovie et même les qualifs du Mondial.»

Sur les courts du bout du Lac, la championne va également faire la connaissance d’un joueur qui a plus d’une corde à son arc, puisqu’il gère une académie de Padel ainsi qu’une société qui fabrique et installe des terrains de Padel: David, qui allait devenir son conjoint.


Banco sur le Sports Center

Après quatre ans dans le domaine de l’événementiel chez l’horloger Hublot, Miss Rey est à la recherche d’un nouveau souffle, lorsque le couple découvre une opportunité terriblement tentante à l’automne 2023: la reprise du Sports Center de Crans-Montana. Compétents sportivement, Gaëlle et David peuvent en prime s’appuyer sur la patente de restaurateur que ce dernier possède. Pour finir, ils seront choisis et décident de révolutionner ce vénérable outil: «Avant, le centre n’ouvrait que l’après-midi et il ne proposait que le tennis et le badminton. On a décidé d’avoir désormais un horaire continu de 8 h 30 à 22 heures. Et nos trois terrains de padel couverts font de Crans-Montana un rendez-vous unique en Suisse romande.»


Le pickleball, vous connaissez?

Parmi les autres atouts du Sports Center, citons pêle-mêle, sous toit, un bar avec petite restauration, deux courts de tennis, un terrain de badminton, une table de tennis de table, un billard, un mur d’escalade et un terrain de pickleball. Quèsaco? «Un truc de fou, sourit Gaëlle. Les États-Unis sont tombés raides dingues de cette discipline. Il s’agit d’un tennis léger pratiqué en intérieur ou en extérieur, dans lequel deux joueurs (en simple) ou quatre joueurs (en double) frappent une balle en plastique creuse perforée au-dessus d'un filet de 36 pouces (0,91 m) de haut à l'aide d'une raquette à face pleine.»

Si l’animation du centre la comble, Gaëlle Rey apprécie beaucoup ses premiers mois de néocitoyenne de Crans-Montana: «Moi qui adore la nature et le grand air, je suis servie ici! Il n’y a pas de trafic. On est partout à deux minutes d’une forêt ou d’un lac. L’été, la montagne est superbe - je la préfère ainsi plutôt qu’en hiver. Aucun stress, on ne s’énerve pas au premier prétexte venu. En outre, la vie de village est fantastique. Les gens sont tellement sympas et accueillants. On est vraiment certain d’avoir fait le bon choix.»

Par Jean-François Fournier