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01.11.2024«Les Môdits 2024, une troupe loin d’être maudite!»

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À l’après-Covid, tout le monde associatif souffre, des salles de musique aux tréteaux de théâtre. Mais à Chermignon, on ne fait rien comme les autres et de nouveaux comédiens endiablent la scène. Et du 8 au 23 novembre, la troupe nous racontera comment se débarrasser de son ex...

Peu de temps après sa nomination, Stéphane Cina, le président du nouveau Groupement des Associations de Crans-Montana Région (GACMR), avait attiré notre attention sur deux constats: l’absence de vraie coordination entre les calendriers des divers groupements s’avérait catastrophique; et la question de la relève se posait à absolument toutes les associations.

Acteur et metteur en scène, en transit de l’amateur au professionnel et vice-versa, membre de la troupe théâtrale des Môdits, Daniel Petitjean ne dit pas autre chose, même si sa campagne de renouvellement des cadres a connu cette année un authentique succès. «La question de la relève s’est posée plus que jamais après le Covid. Alors, à l’issue de chacune de nos huit représentations de l’an dernier, nous avons lancé un appel aux vocations. Résultat: nous avons été rejoints par trois trentenaires pleins d’une belle énergie: Cédine, Coralie et Aurélien.» «Trentenaire, c’est vite dit, rigole Cédine Emery, employée de bureau à la Poste. Je suis tellement tardive que le trente se transforme déjà en quarante.»


Dépassement de soi et intégration sociale

Autour de la table, trois compères de fort bonne humeur. Tout d’abord, Daniel Petitjean, Chermignon, comédien au théâtre comme au cinéma, metteur en scène et réalisateur, qui n’a aucune honte des coups de canif dans le contrat, puisque également actif, tant dans la compagnie «El Diablo» de l’actrice Viviane Bonelli (également une régionale du Haut-Plateau), qui fait dans les projets parisiens et les humoristes, que dans sa propre structure «Intermezzo», plus orientée dans la création théâtrale et les courts-métrages.

Ensuite, Cédine Emery, Chermignon, nouvelle venue pas vraiment nouvelle. «Parce que je suis la troupe depuis longtemps. Mon frère Adrien y joue. Mais cette fois, après leurs appels à répétition, j’ai franchi le pas, même si je suis timide de nature et que je manque de confiance en moi. Et puis à défaut de jouer avec Johnny Depp, je trouvais chouette de donner la réplique à mon frangin.» «D’autant qu’il est doué», précise Daniel qui a vu grandir Adrien depuis la défunte école de théâtre des Môdits.

Et enfin, il y a Aurélien Oppliger, technicien chez Alain Duc Paysagiste, qui était consommateur de théâtre lors de ses années neuchâteloises et genevoises et qui a décidé de passer de l’autre côté du miroir en s’installant à Montana-Village: «L’ambiance me semblait vraiment sympa et tout le monde avait l’air de prendre du plaisir, alors je me suis lancé en me disant que ce serait en plus un bon facteur d’intégration sociale.»

Absente ce jour-là, Coralie Mottiez, Lens, est le dernier membre du nouveau trio de la troupe. «Elle est collègue de travail de notre vice-président qui l’a invité à notre assemblée avec une petite idée derrière la tête et les choses se sont faites ainsi.»


«L’équipe avant tout»

Quand on lui fait remarquer que rares sont les metteurs en scène dans le théâtre valaisan qui viennent à la rencontre des médias avec trois de leurs comédiens, Daniel laisse échapper un petit sourire: «C’est parce que je suis resté en transit de l’amateur au professionnel. Chez les Môdits, l’équipe passe avant tout. Parole de quelqu’un qui y est depuis l’enfance!» Et d’ajouter: «Je n’ai jamais vraiment cherché à m’imposer, mais plutôt à transmettre ma passion, quitte à encourager nos jeunes talentueux à prendre leur envol pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Par exemple à l’école de théâtre de Martigny, à Malacuria, ou encore, chez Sartoretti au Teatro Comico, le même chemin que j’ai eu la chance de tracer sous les regards bienveillants des anciens de la troupe.»

L’étymologie même de la troupe renvoie à la notion d’équipe. «À l’origine, à l’époque où les comédiens montaient leurs tréteaux pour une seule et unique représentation dans les prés à Ollon, il y avait une classe enfants et une classe adultes dans ce qui s’appelait alors Le Cercle théâtral de Chermignon. À part le théâtre, nous, les jeunes, on faisait des virées à moto, on écumait les festivals de musique. Alors, les anciens nous apostrophaient toujours d’un "ces maudits jeunes, on n’en fera rien de bon!" Quand on a cherché un nouveau nom pour l’association, en 1982, l’idée a jailli d’établir un clin d’œil entre les mots-passion du théâtre et les «maudits garnements» que nous étions. Les Môdits étaient nés!»


Comment se débarrasser de son ex…

Du 8 au 23 novembre, entre les effluves de la brisolée et celles de la chasse, la troupe de Chermignon proposera huit représentations de son nouveau spectacle: «Mytho cherche menteuse pour relation sérieuse». Une comédie garantie 100% Les Môdits! «Un vaudeville signé François Scharre, détaille le metteur en scène Daniel Petitjean. Du théâtre très dynamique, rythmé. Une recette idoine pour apprendre à se débarrasser de son ex tout en sauvant sa colocation…»

Le pitch? - Jérémy a un problème: son ex, qui habite juste au-dessus de chez lui, ne veut plus le lâcher. Alors, il se met en colocation avec Sandrine, une jeune femme enceinte, dans le but de la faire passer pour sa nouvelle compagne.

Une comédie pour le meilleur et surtout, pour le rire.


Jean-François Fournier