02.08.2024Vision Art Festival: quand les rois du Street Art découvrent la faune et la flore de Crans-Montana
À l’occasion du 10e anniversaire du Vision Art Festival, les meilleurs créateurs du street art ont été invités à décliner la nature exubérante du Haut-Plateau de Crans-Montana.
«J’avais une envie, mettre la faune et la flore locales dans le cerveau d’artistes urbains de haut niveau. Les premiers retours de nos visiteurs me laissent à penser que la greffe a pris», se réjouit Grégory Pages, patron et programmateur du Vision Art Festival.
Comment cette thématique a-t-elle débouché sur autant d’agréables surprises? «Nous avons travaillé très en amont, explique Grégory. Chaque invité a ainsi reçu des fiches que nous avions préparées avant, fiches consacrées aux animaux et aux végétaux que tout un chacun peut croiser sur les chemins de Crans-Montana.»
Des œuvres à découvrir au fil de vos balades!
Le Lynx des neiges de Nut: «C'est le premier Chinois que nous accueillions. Il s’inspire de l’art très précieux des céramiques traditionnelles dans son pays.» L’animal mythique est visible route du Clovelli, dans le bâtiment en continuité de celui qui abrite l’administration de la Commune de Crans-Montana.
Le Chien de Cachetejack - «Immanquable: il est juste au-dessus du Lynx des neiges.» Jolie représentation de jardin que nous réserve là le duo d’illustratrices espagnoles championnes de la couleur.
Le Mouflon d’Alex Sugar:
«Une première en Suisse pour l’Australien, précise Grégory Pages. Il a voulu révéler le côté animal caché en toute chose.»
À voir également à la route de Clovelli, sur le bâtiment de l’administration communale.
Les Marmottes de Curtis Hylton - Grégory Pages: «Notre ami anglais s’est promené sur la Nationale, puis a œuvré au départ du télésiège de l’Arnouva. La prédominance des verts et des jaunes constitue un rappel de la flore d’ici.»
Le Panda de Seyo - Un des graffeurs préférés de Grégory:
«Seyo nous vient de Bienne. À 60 ans, il est sans doute l’un des Suisses les plus appréciés dans le milieu.» Localisation: parking à la route des Arolles, derrière la Maison du Tourisme.
Le grand-duc de Bruno Vautrelle - «Il a travaillé sur quatre créations: un grand-duc, un renard, un hibou et un loup. On peut se familiariser avec son art à l’Escalator, au départ du Signal, à l’arrivée de Cry d’Er. Nous reste à déterminer l’ultime emplacement. »
Le Gypaète barbu de Sonny Sundancer - «Un Sud-Africain fasciné par les oiseaux, note Grégory Pages. Il a tout de suite trouvé cet oiseau extraordinaire, mythique.» Se trouve à l'arrivée d’Arnouva.
Le Bouquetin de Joram Roukes - Un hommage du créateur hollandais, d’ordinaire plus sombre, au bouquetin et au loup. Œuvre conçue comme une sculpture en 3D qui bondit au visage du visiteur. À voir au départ du télésiège de l’Arnouva.
La Femme Nature de Huariu - Elle trône en face du tableau de Joram Roukes. Une image forte, très asiatique, celle d’une jeune femme dont la moitié du visage se compose de fleurs.
Le Rêve de Gaëlle Vejlupek - Sur la place de rassemblement de l’École de Ski, un coucher de soleil onirique avec un dahu mangeur et cracheur de nuages, et le semeur d'étoiles avec son assistant.
La carte postale de Lud - Le peintre et muraliste nous gratifie d’une création complexe à voir du côté de la rampe du Signal. De vieux skis truffés de clins d’œil: le funiculaire, les vues magiques depuis Crans-Montana, et d’autres encore.
Les Abeilles de Jazi - Porte-étendard des graffeurs genevois, il nous offre des scènes d’eau et… d’abeilles. «Les deux choses selon lui les plus importantes dans le processus de vie», ajoute Grégory Pages. Se déguste derrière le parking Grand-Place.
Mère Nature de Claire Gross - À côté de Jazi. Une street artiste valaisanne (de Mollens), victorieuse du concours en 2023 qui imagine ici Mère Nature au travers de la femme. Ce concours est organisé chaque année pour les jeunes artistes suisses, ou vivant en Suisse.
Les Scènes naturelles de Rittiner & Gomez - D’origine haut-valaisanne, un faiseur d’images qui a égaré des scènes de Nature un peu partout à travers la station. À vous de les trouver !
Une couleuvre de César. Au départ du Signal, une superbe nature morte en forme de serpent. «Une mini-couleuvre», précise Gregory Pages.
Citons encore œuvres réalisées ces années passées, mais font partie de la série «Nature»:
Secret Moutain: le hibou d’Okuda - Précurseur, le Hibou de l’Espagnol le plus en vue du street art, date déjà de 2015. Il est conçu comme le symbole par excellence de la nature. On peut le voir à l’arrivée de Cry d’Er. À noter qu’Hokuda vient de réaliser une vingtaine de sculptures animalières disposées dans toute la ville de Boston.
La Grenouille de Tom Bob - Le New-Yorkais l’a réalisée en 2018 aux Violettes. «Son but, dit Pages, c’est de faire rire les enfants, de détourner les mobiliers urbains, à l’instar de cette prise d’eau.»
Par Jean-François Fournier